
Nous rentrions d'une fort sympathique journée à Genève.
Mangé un épi de maïs dégueulasse, fait un looping sur un mini-manège, regardé les yeux grands ouverts le magnifique feu d'artifice, croisé deux fois un ex et trépigné un quart d'heure pour quitter le pont (20 mètres environ) packed like sardines in a crushed tin box.
On rejoint la gare, bondée. On panique un peu, les horaires spéciaux ont une drôle de tête. On se demande si on va pouvoir rentrer.
On finit par monter dans un train. Un tout vieux, qui fait encore tchik a tchik a tchak. Un de ces exemplaires mal ventilés, où les fenêtres ferment mal et où les gens parlent trop fort.
On est heureux, des étoiles plein les yeux et en plus on est assis.
En face de nous, un genre de petit couple mignon qu'on se dit qu'il vont bien ensemble.
Bizarrement, l'ambiance est plombée. Ils ne se parlent pas, se regardent à peine. La fille n'en mène pas large, retient ses pleurs et s'isole avec son lecteur mp3. Le mec fait semblant de dormir, regarde sa copine de temps à autres entre deux fixettes du plafond.
Nous, on fait semblant de rien. Après tout, on va bien, on s'est amusés, une vraie journée en amoureux, c'était bien, on veut faire durer le plaisir.
Sauf que le trajet dure long quand le cheminot décide de faire tous les arrêts. Plus d'une heure pour rallier Lausanne.
Au bout d'un quart d'heure, leur malaise devient contagieux. On a honte d'être heureux, on cache nos sourires. Le temps dure longtemps.
On arrive enfin à Lausanne, on sort du train non sans une bonne dose de soulagement. On regarde les correspondances, on a 45 minutes de battement. Il est déjà une heure du matin. Ce qui n'empêche pas mon très cher d'avoir faim.
On rejoint le McDo. On se place dans la file.
Derrière nous, deux jeunes no-life qui parlent de ce peuple de la planète Sklarbug, descendant des hommes-serpent. Je rigole doucement.
On passe notre commande, je ne résiste pas à l'idée de demander un Happy Meal, y a un jouet Looney Toons.
La pauvre fille qui travaille là s'affaire à nous préparer nos repas. Pendant ce temps, je ne peux m'empêcher de reparler du voyage en train.
"C'était sympa le petit couple en face de nous, non ?
Ouais, c'était bizarre.
Je sais pas ce qu'ils ont eu, mais c'était méchant. Soit une grosse dispute ou carrément la rupture.
Je sais pas...
Ben attends, elle pleurait presque quand même.
Ouais."
A cet instant précis, je lève les yeux, mes paupières s'écarquillent jusqu'au point de rupture, mes globes oculaires caressent vaguement l'idée de sortir de leurs orbites. La fille en question revient des WC et passe juste à côté de nous.
Je me dis ouf, c'est pas passé loin.
La vendeuse finit notre commande, on paie.
Je prends notre plateau, me retourne.
Juste derrière moi, le copain.
Plus tard, mon mari n'oubliera pas de me dire : "Ca n'arrive qu'à toi ce genre de trucs".
C'est pas faux.
Quand tu as dit que vous alliez au macDo, je sentais tout de sute qsue vous alliez être à côté du dit couple :)
RépondreSupprimerComme dirait Mr Blague : bien joué, t'en loupes pas une....
RépondreSupprimerTu sais pas ce que veut dire "trucs"
RépondreSupprimeroups, j'ai oublié le "?" à la fin de ma phrase (et sinon, c'est une blague qui a un rapport avec Kaamelot)
RépondreSupprimerTeras: C'était un peu prévisible, en effet. Mais quand même... :p
RépondreSupprimerMzelleP.: Ben non. Ce serait pas drôle sinon ;)
V: Hum... Dans ce cas, ça voudrait dire que Monsieur avait aussi ses trucs (si je me souviens bien de à quoi ça fait référence). Ce qui est peu probable, non ?
J'imagine que j'aurais pu la faire...ou pas.
RépondreSupprimerElle très forte, celle là. Well done!