5 novembre 2009

Don't leave me. Ou plutôt oui !



L'année passée déjà, il m'avait quitté pendant deux semaines, sous couvert d'aller voir papa-maman à la maison.
Deux semaines à profiter de la solitude, à jouir d'un pseudo-célibat, à vibrer du silence, à orgasmer du je-fais-ce-que-je-veux-quand-je-veux.

Il m'avait promis de m'appeler tous les deux jours.
La dernière fois, c'était le mercredi. Le vendredi j'attends son appel qui ne vient pas.
Le samedi, toujours rien. J'essaye alors de l'appeler sur son portable. L'appel ne passe pas.
Au bout de la trentième tentative en 25 minutes, je ne m'inquiète pas du tout.
Le samedi soir, je gère la situation comme une grande.
A 20h30, j'appelle fièrement l'ambassade
bulgare en Suisse pour m'enquérir des éventuelles catastrophes naturelles et autres attaques biochimiques.
Tout va bien ici Madame.
22h30, je prépare mon veuvage.
23h30, je me dis que je vais tenter de rechercher le téléphone des parents sur internet (ben non, je l'avais pas, comme c'est rigolo). Après avoir passé une bonne heure à me battre avec l'alphabet cyrillique, je finis par tomber sur le bon nom, apparemment une adresse plus ou moins ressemblante.
Entre-temps, il est une heure du matin. Soit minuit là-bas.
Je n'ose pas appeler. Et si le téléphone est faux ? Je réveillerai de pauvres innocents qui ne parlent ni français, ni anglais, ni otarie.
Je me traîne sur mon lit, imaginant déjà l'éloge funéraire et le petit voile noir que je porterai.
Je dors mal. Je rêve de rapatriement de corps et de tracasseries administratives.
Je me réveille tôt. Très tôt. Il est 7h00 là-bas, un dimanche. La terre entière dort et moi je panique.
J'essaie d'attendre le plus possible. 9h00 chez les beaux-parents, je n'y tiens plus. Ca sonne, victoire ! Ca répond, miracle ! La voix de sa maman, j'en peux plus !
Je balance un timide mais néanmoins hystérique ALEX.
Ca crépite, j'entends des bruits étranges, des râles et des grognements, j'ai dû remonter le temps à l'époque des hommes des cavernes. Ah non, en fait je l'ai réveillé. Je ne m'arrête pas sur si peu et l'engueule copieusement, après m'être assurée de mon statut de non-veuve ou non-compagne-d'un-paraplégique.

Il est revenu en un seul morceau, des cadeaux qu'on regrette d'avoir reçu plein la valise.

Cette année, il est reparti.
Ce fut dur de lui faire comprendre qu'il serait mieux qu'il soit pas là pendant mon examen. Oui, je vais devoir travailler, je vais avoir besoin de me concentrer. Oui, pendant toute une semaine. Et tu sais quoi ? La semaine après aussi, ce serait bien.

Vu la nécessité de la chose, j'ai aussi décidé d'arrêter de m'inquiéter. Et être veuve, c'est peut-être pas si pire que ça.

Deux jours avant son départ, il m'a présenté sa meilleure amie, prénommée joliment Paranoïa.

Tu penses que ça va aller le voyage en avion, il va rien se passer ?





Mais non, t'en fais pas. Vu que t'es dedans, il va pas s'écraser, ce serait trop facile.



2 commentaires:

  1. Oui, se serait trop facile. En plus la photo est pas contractuelle, c'est pas le bon avion donc c'est du bidon :p

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  2. Hin hin.
    Forcément, entre temps, vous vous êtes mariés.

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