9 novembre 2009

Vue de dos...


J'ai jamais été mince. J'ai jamais été pouffiasse. J'ai jamais été svelte. J'ai jamais été vraiment belle. J'ai jamais été vraiment moche (faut vite que j'aille détruire quelques photos).

Non. Jamais. Même à la naissance. Même un an plus tard :




Hum.
Non, tout est normal. Non, je ne suis pas la réincarnation en chair de Bibendum. Non, les médecins ne s'inquiétaient pas pour moi. Ni ma mère non plus.
Mais elle mange, c'est qu'elle va bien.
Mais Madame... Ca peut être grave. Vous voyez, là, son diamètre crânien est inquiétant. Je soupçonne une hyperencéphalie.
Ah ? Bon, je vais peut-être la mettre au régime alors...
Oui Madame, je pense que ce serait mieux.

11 ans plus tard, juste avant la vraie puberté, j'étais fine comme un fil. Vraiment. Genre j'aurais pu faire mannequin et devenir une vraie pouffiasse. Sauf que moi, vous voyez, j'ai fait l'adolescence du garçon. J'ai bouffé.

A 17 ans, j'en ai eu marre, surtout qu'à l'époque, les pantalons taille XXXXXXXL étaient super-durs à trouver.
En un mois et demi, j'ai perdu 10 kilos.
J'étais mieux. Si le coeur y avait été, j'aurais pu être une pouffiasse. Sauf que dans l'âme, je suis restée une rondelette.

Depuis, j'ai repris du poids. Pour finir par arriver à l'affreuse conclusion que mon poids actuel devait être la quantité de graisse que j'aurais beau faire tout ce que je veux, ça partira pas. Une sorte de poids imposé par Mère Nature (une sacrée salope celle-là aussi).
Je me suis résignée. Quand bien même le voudrais-je plus que ma vie, je ne serai jamais une vraie pouffiasse.


Parlons peu, parlons bien :

J'ai un gros cul.


Voilà, c'est dit.

Et je sais que naaan, je déconne pas. Naaan, j'exagère pas. Naaan je fais pas toute une montagne pour un rien du tout. Naaan je ne suis pas influencée par Heidi Klum ou ma voisine de tai-chi. Naaaaaaaan.

Oui, j'ai des preuves.

Ce jeune homme africain qui me hèle dans la rue en m'appelant Cul d'Africaine. Moi qui suis encore plus blanche qu'une merde de laitier souffre encore.

Il n'y a pas si longtemps, rebelote. Encore un palier franchi dans la déchéance de mon égo.

Cette fois, trois Africains, marchant côte à côte sur un chemin étroit.
Chuis pressée moi, j'ai une vie, je les dépasse.
Dans mon dos, j'ouïs dire :

Hum hum hum. Shakira shakira. Yeah, very good.


Je suis une rondelette dans l'âme. Je m'efforce de me conduire comme une rondelette, de m'habiller comme une rondelette et je m'offre le plaisir de manger comme une rondelette (un peu plus un peu moins...).
Je suis devenue la cible des adorateurs de Rubens, l'égérie des gros popotins qui se balancent avec indolence.
On m'aborde dans l'espoir de se saisir de ce fabuleux séant dont j'ignore toutes les vertus.
Malgré mon inconscience de la chose, malgré mes efforts à le faire passer inaperçu, il reste inratable. Toujours là, toujours visible, toujours protubérant, toujours mouvant par les lois de l'anti-gravité auquel est soumis le tissu graisseux.

Bien malgré moi, mon cul est devenu une pouffiasse...




Ou de l'art de rouler du cul, au cas où on l'aurait pas vu...


5 commentaires:

  1. Heureusement que tu le vois tous les jours...

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  2. Je recommence : Heuresueement que tu le vois PAS tous les jours...
    Hum.
    Mouais.
    Désolée, hein.

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  3. que veux-tu, on échappe pas à son destin :p

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  4. Val : Tu me fais penser à "La mort vous va si bien".
    JE VOIS MON CUL ! JE VOIS MON CUL ! JE VOIS MON CUL !
    :D

    Antoinette : Malheureusement...

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  5. Dis toi que sur une chaise en bois, tu gagnes en confort.

    ... Pardon .

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